This review contains spoilers

-Ambiance poetique et esthetique de dingue ! La DA est juste somptueuse, avec les arrières plans fixes dynamiques qui sont ultra créatifs et inventifs, parfois completement decalés. On a l'impression de se ballader dans des tableaux soit impressionistes, soit expressionistes, soit surrealistes. Il y a une grosse influence Gaudi. Le chara design est top mais de manière generale toutes les représentations visuelles sont incroyables (dédicace aux moyens de locomotion et... à Mira !!!).

-La musique est sublime et accompagne parfaitement les situations : de belles mélodies qui touchent l'âme quand il le faut, du rock progressif dynamique lors des combats, ou de la musique expérimentale lors des moments chelous (merci Sakuraba pour ce plaisir auditif)

-Parcourir les villes est très plaisant car, au delà de la DA, il y a de la vie partout et chaque ville (ou ile) a sa propre culture, son ambiance, son histoire etc. On est immergé tout le temps et on se plaît à parler à tous les pnj pour en apprendre plus sur l'univers. Bref, le lore est vraiment top !

-En revanche les donjons sont peu intéressants. Certes il y a toujours une ambiance mais ce que l'on y fait est rarement inventif : on cherche son chemin jusqu'au boss en tuant les ennemis sur la route (heureusement pas de combats aléatoires et on peut essayer d'éviter les mobs)

-Il y a trop peu de séquences qui brisent la routine, comme cela pouvait être le cas dans les vieux ff, chrono trigger ou xenogears. On peut noter : le mini système de gestion lors de l'attaque de Diadem, la phase de shmup, le donjon en mode vieux jeux d'arcade, 2 combats bizarres où on ne voit pas nos cartes, 2 donjons puzzle (tour de zosma) et une séquence d'exploration dans le désert (en mode gods will be watching). C'est trop peu, trop court et pas ouf.

-Le système de combat à base de carte à jouer, tout en étant rapide, avec une gestion des dégâts élémentaires et des combos, est interessant. Avec des mini systèmes (appareil photo, nourritures qui se transforment avec le temps, creation de carte selon ce que l'on joue etc.) qui enrichissent l'ensemble. Mais cela devient très vite répétitif. Les combats contre les mobs deviennent rapidement inintéressants et GROS PROBLEME  : les boss ne sont que des sacs à pv, il n'y aucune stratégie à mettre en place. Dans ce jeu on se bat seul contre notre propre deck !!!

-Autre problème des combats : l'impossibilité parfois d'attaquer ou de défendre, selon la main que l'on a. On doit jeter des cartes comme des debilos. C'est frustrant !

-(Pour remédier à ces défauts de gameplay il est possible d'activer dans le remaster des options du type : tuer en un coup les ennemis et/ou désactiver les combat)

-système de photo d'ennemis à vendre est sympa. Original pour se faire de l'argent. Dommage qu'au bout de la moitié du jeu (voir avant) l'argent devienne inutile car les magnus en magasin ne sont pas incroyables

-De maniere generale, on ne passe pas 1000 ans dans les menus et il y a peu besoin de farm. C'est positif !

-Les cartes sont aussi utilisées dans l'exploration, afin de saisir des essences d'objets qui peuvent ainsi être utilisées plus tard. Sur le papier c'est une bonne idée (notamment car cela donne une cohérence globale entre l'exploration et le système de combat, tout 2 fonctionnant avec le même principe de magnus). Dans les faits c'est pas ouf. C'est juste un système de FedEx un peu plus élaboré.

-Le système de progression est sympa, avec l'idée du temple où il faut prier afin de monter de niveau et de classe.

-La quête annexe des constellations est sympathique et ajoute au côté poétique du jeu.

-Scenario de dingue !!! La 1ere partie du jeu est complètement organisé autour du twist subversif du milieu. Il y a tout un tas de dispositifs qui amènent le twist subtilement sans qu'on ne le voit venir. Ainsi même si cette première partie est très classique dans son déroulement, cela reste plaisant à suivre car la dynamique de groupe en mode "qui est le traître ?" est prenante et conduit à la fameuse révélation.

-Il y a tout de même un petit creux à Anuenue dans la 1ere partie, entre la découverte des 2 premières îles et l'arrivée à Mira (l'île la plus chelou) où se lance la question du traître. Par ailleurs c'est à partir de ce moment que la lourdeur du gameplay commence à se faire sentir.

-Les persos sont très bien écrits (avec une vo 5 étoiles en plus), notamment Kalas qui est un véritable anti hero qui porte toute la 1ere partie du jeu. Mais les autres aussi sont intéressants. Chacun à son histoire, ses motivations complexes etc. Même les antagonistes sont très intéressants (coucou Melodia !)

-Il y une vision très optimiste de l'humanité qui se dégage de ce jeu (on est à l'opposé de xenosaga, alors que c'est le même studio qui développe au même moment les 2 séries). Les méchants ne le sont pas fondamentalement mais sont pervertis par malpercio, le dieu maudit. Mais même lui semble être animé par une volonté de disparaître, comme si son mal était causé par une abominable souffrance qu'il ne demande qu'à expier. Ainsi il n'y a pas d'êtres mauvais, mais seulement des forces qui pervertissent les etres bon à la base et qu'il faut donc purger. (Question : d'où viennent ces forces ?)

-Cette vision peut sembler naïve mais elle est bien amenée et résonne parfaitement avec l'aspect poétique du jeu. Cette résonance trouve un écho dans l'âme du joueur. C'est un beau jeu, humainement parlant !

-La 2eme partie du jeu est riche en rebondissements, en flashback, en backgroung. Tout est expliqué et ce jusqu'au bout (il y a 1h de cinématiques après le combat final, avec encore des révélations)

-Refaire le jeu est cool car on y revoit toutes les interactions avec les perso de manière très différentes, et ce jusque dans le moindre détail.

-Il y a de l'émotion, surtout à la fin. Malgré un boss bonus qui troll le joueur, la fin est belle avec des frissons et (presque) des larmes. Magnifique !

-Enfin, aspect très important et qui justifie le fait que ce soit un jeu vidéo : le côté meta ! On joue notre propre rôle : un ange gardien venant d'un autre monde pour regarder ce qui se passe à travers les yeux de Kalas, ce dernier ayant conscience de notre présence. C'est important car c'est cet élément qui rend le twist imprévisible : on ne remet jamais en question Kalas car c'est à lui qu'on s'est lié et on lui fait donc confiance. Ce twist ne marcherait pas aussi bien dans un autre média que le jv car nous n'y avons pas le meme lien privilegié avec le personnage principal. Ainsi le twist permet d'interroger le lien que nous (ange gardien) entretenons avec notre avatar.

-La fin est d'autant plus belle que c'est à nous, joueur, que tous les perso du jeu disent au revoir. C'est beau putain !!

Conclusion : malgré ses défauts, c'est un chef d'oeuvre. Merci Monotith Soft pour ce bijoux !

Reviewed on Mar 19, 2024


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