Tiré d'un texte que j'ai écrit pour la revue Captures : « Une tendance de l’industrie vidéoludique est de nous faire jouer les explorateurs de terres étrangères. On tient fréquemment le rôle d’un nomade, d’un aventurier en quête de découvertes, libre d’emprunter les chemins ou corridors de mondes fictifs. Dans les jeux vidéo en général, la sédentarité est une exception. La maison est par conséquent un lieu dont les formes n’ont pas encore été pleinement explorées, se limitant trop souvent au manoir gothique dans les jeux d’horreur, au refuge dans les jeux de survie, au campement dans les jeux de rôle et à la maison de rêve dans les jeux de simulation. En contraste avec ces conventions, le jeu The Stillness of the Wind (Cardenas, 2019) introduit un personnage qui n’est jamais ailleurs que chez lui, enfermé dans le coffre à souvenirs que sont sa maison, sa cour et sa fermette. Ce jeu représente la maison comme un lieu par excellence de réconfort et de repli, séparé d’un monde extérieur imprévisible et chaotique. Il souligne que la maison nous attache à son territoire et, qu’à notre tour, on s’attache à elle; qu’on l’habite et qu’elle nous habite. [...] »

Reviewed on Apr 20, 2023


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