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Je me pose souvent une drôle de question quand je regarde derrière moi, observant ce que j'ai aimé, détesté, trouvé fade, insipide, inspirant :
Aujourd'hui, aurais-je la même expérience ? Maintenant que la première a été vécue, la prochaine sera-t-elle différente ?
J'aime relire les livres de mon enfance : une telle visite de mes souvenirs, de mon passé me permet de réfléchir à comment toute oeuvre m'a marqué, comment elle m'a changé... ou pas. Certaines oeuvres, comme les merveilleux Amos Daragon - oui, les douze tomes - restent chers, intéressants, intrigants même! D'autres, hélas, comme les films de Pokémon, me laissent pantois.

Je n'ai pas aimé Breath of the Wild en 2017. J'ai réessayé une fois cette année-là, puis deux fois en 2018 ; toujours eu une expérience qui décroît en qualité.
Pourquoi, alors, ai-je mis 4,5 étoiles ici ? Pourquoi une telle note de qualité alors que ce qui suit est clairement subjectif ?
Simplement parce que j'ai décidé de ne pas jouer à Zelda BotW... mais à Breath of the Wild. En délaissant mes attentes, en me forçant à ne pas réfléchir aux précédents jeux, en effaçant Xenoblade Chronicles X de mon esprit, je suis parvenu à cerner ce que j'aime de ce jeu :

La méditation.

Se promener dans un monde post-apocalyptique aussi splendide, aussi agréable, voire accueillant est une drôle d'expérience, encore plus en une ère de chaos comme la nôtre. Ça me rappelle quand j'avais dix ans et que je me promenais dans les sentiers du Manoir du Saguenay, dans ma ville natale, entre les arbres, loin des voitures, loin de la civilisation, croisant quelques marcheurs et marcheuses. Isolé, mais pas seul ; loin de tout, mais proche de moi-même.
Tout ce qu'il me faut, c'est enfiler l'une des tuniques qui cachent Link aux yeux des ennemis, tel le Masque de Majora ou encore le Fantôme de Ganondorf, et je peux me promener sans aucune anxiété d'avoir la paix de cet univers fictif ruinée.

Si l'art est un voyage dans l'imaginaire d'autrui, un moyen de voyager au-delà un 4e mur, ce jeu est définitivement une oeuvre d'art. Elle n'est pas parfaite, elle ne le sera jamais ; mais elle est elle-même, et ça, c'est suffisant pour permettre à tout-e un-e chacun-e de vivre un voyage inoubliable.

Ai-je fini mon actuelle partie ? Non. Vais-je la terminer ? Probablement pas. Mais vais-je continuer à avoir un bon moment en y jouant lentement, calmement, sûrement, joyeusement ? Ça, oui.